Stop au salaire faramineux des députés CNT !
www.lefaso.net du 09 janvier 2015l n’y a pas trop de débat à faire. La rémunération des députés CNT doit être revue, non seulement en raison de l’esprit de modération revendiqué par le peuple burkinabè et qui a nourri l’insurrection populaire, mais en raison du sacrifice payé comme lourd tribut dans ces mouvements et l’esprit de la Charte de la Transition. Lisons aussi d’autres raisons.
Des émoluments unanimement reconnus colossaux : donc, à réduire !
1 778 000 FCFA ! Tenez-vous bien ! Ce n’est pas le coût d’une parcelle à la périphérie de Ouagadougou ! C’est le revenu perçu par un député CNT par mois, livré ce 08 janvier 2015 sur la RTB dans un débat qui « n’en était pas un » selon les termes du journaliste, tant les points de vue convergeaient sur une unanimité reconnaissant l’exubérance de ce salaire.
Je me serais tu, sans rien dire ici, j’aurais trahi la lutte que je mène intensément depuis un moment sur les médias. J’ajoute : un député CNT invité sur le plateau télé, ne s’est pas présenté et s’est fait attendre jusqu’à la dernière minute, sans s’être excusé ! C’est discourtois non seulement aux yeux du journaliste, mais en plus, aux yeux du téléspectateur qui ont attendu, et ces genres d’attitude doivent cesser avec le renouveau burkinabè ! Par ailleurs, l’interprétation de cette absence est simple ! Elle ressemble fort à une fuite en avant caractéristique de certains
députés CNT, face à des questions cruciales qui intéressent l’opinion publique !
S’il est vrai que tous, nous ne pouvions pas aller au CNT, ceux qui ont eu le privilège d’y être, ont le devoir de nous rendre compte, sans faux-fuyant. C’est le lieu de saluer Monsieur Alexandre Sankara qui a répondu présent sur le plateau, même si on pouvait avoir l’impression d’un peu de gêne dans son exposé. Cette gêne est positive : c’est le signe, comme il ne l’a pas caché, qu’il est favorable à une révision de ces salaires (...) L’accomplissement de son simple devoir ici peut ressembler à un courage, d’autant plus qu’il fait exception par rapport à son collègue absent, dans ce jeu où la transparence est exigée.
Si tu parles, on dira facilement que tu es jaloux ! Mais comment ne vais-je pas être jaloux ? Quel travail je fais de moins au quotidien qu’un député ? Je suis jaloux, si tel est le jugement de certains, et je l’assume à juste titre.
Parallèle objectif entre travail député CNT et travail du journaliste
Les spéculations pourront aller bon train sans qu’on ne puisse s’en sortir en allant de comparaison en comparaison !
Ici, je vais faire une comparaison objective : un député CNT ne travaille certainement pas plus qu’un journaliste ! Ce dernier fait la traque de l’information souvent débordante jour et nuit, qui fuse à chaque instant ; par conséquent, il n’a pas d’heure de travail ! Il collecte l’information dans tous les sens, dans tous les domaines, y compris les plus techniques (médecine, droit, formation, sport, Administration publique, politique, CNT, Gouvernement, Présidence du Faso, etc.), y compris les lois objet de travail du député, y compris le travail du député lui-même. Le journaliste collecte les données en vrac, les traite, les organise pour le communiquer à un public exigeant avec toutes les souffrances et toute la délicatesse du terrain et des risques encourus dans une situation d’effervescence sociopolitique, où une virgule, un point-virgule ou un prénom peut soit exposer à une diffamation, soit provoquer une implosion sociale. Le rôle du journaliste est autant d’intérêt hautement public que celui du député CNT, qui d’ailleurs a besoin de la communication de celui-là. Je suis à l’aise de le dire, parce que je ne me définis pas comme journaliste, n’étant pas professionnel, même si je fais recours par moments aux outils de travail de ce dernier.
Le député CNT dans son exercice, contribue par son expertise et ne saurait travailler gratuitement ! Cela doit être clair certes comme le dit le professeur Ibriga Luc Marius. Mais je dis aussi, que trop de salaire, finit en fin de compte par faire rêver, par obnubiler, car l’argent a un pouvoir quelque fois néfaste ! Le premier aspect néfaste, c’est le regret que la mission prenne fin ! Pour cela, on pourrait même être acteur d’évènements susceptibles de perturber le calendrier annuel de la Transition en traînant des pieds. Nul n’est accusé ici ; ce sont simplement, les risques d’une condition assurant trop de confort contrasté par rapport à une situation de départ ou de chute après le mandat de député CNT qui sont déclinés (…)
Un salaire total de 500 000 FCFA/ mois est raisonnable
Je ne vais pas être long, donc je propose un salaire de 500 000 FCFA en tout, et pour tout, plus un BUS de transport en commun, pour les députés qui le souhaitent. Pour les députés issus de l’Administration publique par exemple, on pourrait leur faire la faveur de conserver leurs avantages d’avant, en considérant que leurs expériences annuelles profiteront plus tard à leurs services de départ, après leur mission au CNT.
Ce montant n’est pas du tout arbitraire ! Il se fonde sur un certain nombre de considérations, y compris que 500 000 FCFA comme rémunération mensuelle au Burkina, est un montant respectable, non à la portée de tout le monde.
Aussi avec ce montant, il est évident que beaucoup de nos compatriotes, qui sont à la hauteur des compétences nécessaires au travail du CNT, seront disponibles pour offrir leurs services. Que ceux qui rechignent à la vue de cette proposition y méditent sérieusement.