Christophe Dabiré sur la situation nationale : Ne tirons pas sur l?armée !
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Oh que non, si nous revenons ici après que la cible a été touchée et coulée, ce n’est pas pour clamer que nous avions raison, car cela nous le savions déjà, et c’est pourquoi nous nous battions : ce n’est même pas parce que nous avons gagné que nous avons raison, mais (et ce n’est pas toujours le cas dans la vie) c’est précisément parce que nous avions raison que la victoire ne pouvait pas nous échapper.
Non plus, nous ne venons ici nous vanter d’avoir fait ceci, (pré)dit ou écrit cela, puisque celui qui a gagné n’est personne, aucun de nous en particulier, mais l’imposant peuple burkinabè, devant lequel je me sens personnellement minuscule avec mes concepts de philosophe.
Enfin, ce n’est pas pour régler des comptes, encore moins des comptes personnels. Ceux qui ont perdu le savent suffisamment, et s’ils sont honnêtes, ils s’en veulent certainement et cruellement déjà de s’être laissés aveugler et abuser, pour que nous ayons encore besoin de tourner et retourner la plume dans leurs plaies. Après tout, il n’y a rien de comparable entre les vies perdues, assassinées, et des biens, même colossaux, partis en fumée : entre les meurtres dont ils sont responsables et le luxe d’un suicide sectaire, collectif (syndrome de la secte "Temple du Peuple" d’un certain Jim Jones qui conduisit plus de 900 personnes à la mort, en 1978) mais seulement symbolique, qu’ils ont ardemment désiré.
Au lieu d’en vouloir encore aux perdants, remercions cependant plutôt, et solennellement, avec tout le tragique d’un humour victorieux, un ADF-RDA qui, en voulant, contre toute attente, remettre un peu d’essence dans le moteur de l’ex-président pour qu’il aille encore plus loin, y a mis le feu : pour avoir voulu faire gagner ses amis, et gagner un minimum de plus (le fameux petit "deux fois" au lieu d’"une fois"), l’ADF-RDA a tout fait perdre à ses amis, et perdre bien plus que le minimum, et a chassé et déposé le premier d’entre eux. Méfiez-vous de vos amis, et surtout en politique ...